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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 14:43

René Féret

 

René Féret est natif de La Bassée, et passa son enfance à Annequin. C’est le curé de la paroisse qui éveilla son goût pour le cinéma. Il était un spectateur assidu des salles lensoises. Il débuta dans différents théâtres du Nord : « La baraque foraine », « le centre dramatique du Nord », et le « TPF » avec Cyril Robichez. Il tourna plusieurs fois à l’hôpital psychiatrique d’Armentières. Son premier film, « histoire de Paul », fut réalisé en 1974 et sortit en salle l’année suivante. A l’occasion d’une hospitalisation de trois mois, René Féret fut marqué par la vie quotidienne dans un hôpital psychiatrique. Il décida d’écrire un scénario. Il n’y connaissait rien à la technique cinématographique, mais plusieurs techniciens et comédiens étaient prêts à s’investir avec lui. Malheureusement, il n’avait pas un sous pour mettre en œuvre la réalisation. Un de ses amis qui avait hérité d’une somme de cinquante mille francs et qui méprisait cet argent, le lui prêta pour financer son film. Le budget final s’éleva à plus de deux cent mille francs. René Féret fut amené à créer une maison de production pour pouvoir bénéficier de l’avance sur recettes. Celle-ci lui permit de payer acteurs et techniciens et de rembourser son ami un an plus tard avec une majoration de 20 %. Voilà un héritage qui a été bien investi. René Féret obtint pour ce film, le prix Jean Vigo 1975, qui récompense un jeune réalisateur. Il avait alors trente ans.

 

En 1976, il se lança dans la réalisation d’un film dont personne ne voulait : « La communion solennelle ». C’est l’histoire d’une famille qui se déroule sur presque un siècle. Pour boucler le financement, le réalisateur obtint des nombreux comédiens qui ont participé, que ceux-ci soient rémunérés sur les recettes. Déjà très attentifs aux détails, René Féret avait poussé le réalisme jusqu’à choisir des enfants qui avaient typiquement l’accent du Nord.

En 1988 il tourna presque la totalité des cent vingt séquences de « Baptême » à Beuvry, Marles-les-Mines, Sailly-Labourse, Averdoingt, La Comté et le Touquet. Baptême est autobiographique. René Féret ne pouvait pas tourner ce film avant le décès de sa mère car il traitait de la mort du premier enfant de celle-ci. Cet enfant, le cinéaste a contemplé sa photo qui était posée sur le piano à la maison. C’était son aîné de dix ans, décédé dans un accident. Il se prénommait René… Il aura fallu dix-huit mois et douze scénarios pour aboutir à l’écriture de ce film qui était précédé d’un roman.

Pour René Féret, tourner ailleurs que dans le Nord était impensable. Il n’y a qu’ici qu’il y a la lumière qui lui était nécessaire pour créer l’ambiance de son film. Le réalisateur disait à ce sujet : Elle est comme les gens du Nord, à la fois dure et extrêmement attachante. Elle est implacable parce qu’elle est forte et montre tous les défauts mais dans le même temps elle charme et enveloppe…

Après la projection

Repas débat avec

René Féret à Merville

 

 

A Beuvry où eut lieu le tournage, comme pour « La communion solennelle », René Féret se sentait chez lui. Il retrouvait à nouveau et avec un grand plaisir la gentillesse des ch’tis. Cette gentillesse allait très loin. Pendant le mois d’août, le réalisateur avait pris la liberté de scier la cheminée d’une maison. Les occupants étaient en vacances et injoignables. A leur retour, ils constataient les dégâts lorsque le réalisateur alla vers eux et leur dit que c’était pour les besoins du film. La réponse du propriétaire fut toute simple et spontanée : S’il fallait le faire, fallait le faire. René Féret lui promit que la cheminée serait refaite. Ben alors ça va,  répondit l’homme. Une telle gentillesse c’est comme la lumière, on ne la trouve nulle part ailleurs.

 

Cette anecdote nous montre que pour René Féret, tourner dans le Nord, ce n’est pas seulement retrouver son pays natal. C’est aussi parce que pour lui tout y est facile. Il trouve la population formidable. Les gens acceptent de donner sans rien attendre en retour et en sachant pertinemment la valeur de ce qu’ils donnent. Ils sont simples et souriants. Ils aiment les cinéastes et leur travail. Les équipes de tournage sont très bien accueillies.

 

Le tournage dura quatorze semaines. Jean Yves Berthelot qui jouait le rôle de Pierre et Jacques Bonnaffé celui d’André sont natifs de la région et ont été formés au conservatoire de Lille. Une version longue a été diffusée à la télévision en deux épisodes de quatre-vingts minutes.

 

Jeanine Ledoux, une comédienne de Lievin y interpréta le rôle d’une voisine qui fait son jardin quand le personnage principal vient réclamer son argent à une cliente. Pour l’occasion on l’avait chaussée de chaussures de l’époque. Elle les trouvait tellement bien qu’elle aurait voulu les garder. Jeanine était en admiration devant une comédienne du film qui ne s’était pas séparée de son enfant et le nourrissait entre les prises de vues. Elle était toute fière d’être conviée à l’avant première à l’Arc en ciel de Liévin. Il y avait même des places de parking réservées aux invités dont elle faisait partie. Elle est arrivée avec sa vieille estafette déglinguée. Le gardien ne voulait pas lui laisser l’accès. Jacques Bonnaffé est intervenu. Toute fière, en robe de soirée Jeanine est descendue de sa voiture accompagnée de l’acteur.

 

Le réalisateur n’hésita pas à faire la promotion de son film. Lors de la sortie, le Club Cinéma de Merville organisa un repas débat après la projection au Familia. Plutôt que de prévoir un repas intime et un débat en salle comme cela se fait habituellement, les responsables de l’association Mervilloise avaient préféré faire participer le public aux festivités. Il a fallut refuser du monde, la salle du restaurant était trop petite pour les nombreux amateurs qui souhaitaient échanger et débattre sur le film avec le metteur en scène et la comédienne Valérie Stroh, sa compagne à la ville.

 

Fidèle à la région, René Féret est revenu pour réaliser « Thomas Gravet ou la place d’un autre ». Il a planté ses caméras dans les environs de Lille et d’Armentières. Nous y retrouvons les personnages de « La communion solennelle » et « Baptême ». Il s’agit en fait d’un complément de « Histoire de Paul » dans lequel le réalisateur explique les véritables raisons de sa tentative de suicide qui avait provoqué son hospitalisation à Armentières. Dans le premier film il évoquait la décès de son père. Mais à cela s’ajoute un accident de la route dans lequel il portait la responsabilité de la mort d’un motocycliste.

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 11:52

Simons

Léopold Simons, célèbre humoriste patoisant formait un couple sur la scène avec Line Dariel. Homme de théâtre, il anima de nombreuses émissions de radio et se lança à plusieurs reprises dans la réalisation de films. Il réalisa un court métrage « Zulma en justice » (ou « Zulma au tribunal »), et deux longs « Le fraudeur » et « Le mystère du 421 ».

 

Le fraudeur

Pour cette œuvre consacrée à « Ceux de la douane », Simons a abandonné le patois. Rentabilité oblige, s’il voulait que son film ait une audience nationale, il fallait qu’il accepte ce compromis. Il dût aussi transiger sur le choix du titre. Initialement, il avait prévu « Ceux de la douane » mais le réalisateur n’a pas eu le choix, la censure n’appréciait pas. Laissons ici le soin au réalisateur de l’expliquer lui-même : La Censure a des raisons que la raison ne connaît pas !... Il s’agissait donc de trouver un autre nom pour « Ceux de la douane »… On a choisi alors quelqu’un qui n’en est pas loin…, et le film s’appellera désormais « le fraudeur ». Il fut produit par Bruitte et Delemar, un producteur régional. Les deux artistes régionaux s’étaient adjoints la collaboration de Ginette Leclerc. Une bonne partie du tournage eut lieu dans les paysages des Flandres, notamment autour du Mont Noir, Bailleul et Cassel. Simons réussit si bien à mettre les décors naturels de la Flandre en valeur que l’on entendait au cours des projections des remarques de ce genre : C’est vrai, il y a ça chez nous et on ne s’en doutait pas ! On y retrouve aussi des activités traditionnelles du Nord : Le tir à l’arc, les combats de coqs, les coulonneux et une chorale qui chante lors du repas des douaniers le célèbre « vivat flamand ».

 

De nombreux rôles ont été réservés à des artistes de la région. On retrouve ainsi Cardon, un acteur comique du théâtre Sébastopol ; Daudelin de radio PTT Nord ; Palmyre Levasseur ; Danielle Lorek, une lilloise qui obtint le premier prix dans un concours de photogénie à Lille ; et bien entendu Alphonse et Zulma, un couple de braves Flamands interprétés par Simons et Line Dariel. Leur manière d’être et leur accent du Nord apportaient à leurs personnages un réalisme total. Simons jouait le douanier, père du jeune héros du film. Comme il était réalisateur en même temps, c’est en costume de douanier qu’il dirigea le film. Après tout, on suppose qu’il n’a pas été le seul dans cette situation. Après lui, Charlie Chaplin a dû diriger la mise en scène en costume de Führer.

 

La sortie du film eut lieu en avant-première le vendredi 19 novembre 1937 au Rexy à Lille.

 

La résurrection du « fraudeur ».

On le croyait perdu. Il y avait belle lurette qu’il n’y avait plus aucune copie en circulation. Un collectionneur passionné, Daniel Najberg en découvrit une dans une brocante. Elle était en piteux état. Il la confia aux archives du film. « Le fraudeur » fut rénové et offert à nouveau au public. Le Cinéma Flandria de Bailleul le programma les 9 et 10 octobre 1999 avec la collaboration de la Maison du cinéma, de l’association « Toudis Simons » et de douaniers qui ont accepté de participer à un débat sur le thème du film. Ces deux soirées ont emporté un franc succès, la salle étant pratiquement pleine à chaque séance.

 

Le mystère du 421

MM. Bruitte et Delemar avaient pour habitude de faire une partie de billard à la brasserie André. Ce jour là, ils avaient Simons pour partenaire. A un moment de la partie, un client se dirigea vers l’artiste patoisant et le félicita pour son dernier enregistrement. Ça s’est du vécu dit-il. L’un des deux producteurs demanda à Simons s’il n’aurait pas par hasard été inspiré pour un grand film régional. Quand ils avaient une idée dans la tête les deux hommes ne la lâchaient jamais. La partie de billard fut interrompue et c’est devant un bon demi que Simons leur exposa le scénario d’une pièce qui avait eu un beau succès au théâtre et à la radio. L’aventure du 421 était lancée.

 

Une scène du film devait représenter une foule devant un kiosque de journaux. Cela représentait beaucoup de figurants que la production du film n’avait pas les moyens de payer. Simons trouva une astuce. Il se mit d’accord avec le patron d’un kiosque à journaux qui se trouvait à l’angle de la Grand’ Place et de la rue National. Il fit mettre sur le kiosque une grande pancarte sur laquelle on lisait : Edition spéciale : Encore un exploit de la bande des As de cœur. A peine, la pancarte posée, un attroupement se forma autour du kiosque. Il s’agrandit de plus en plus. Certains badauds demandèrent à avoir cette édition qui était un document de présentation du film et que le gérant du kiosque leur remit gracieusement. Aussitôt les autres le réclamèrent. Ce mouvement attira d’autres personnes venues grossir la foule. L’opérateur juché sur le toit d’une voiture n’avait plus qu’à tourner tranquillement cette séquence pleine de vérité.

 

Lors des scènes d’aviation tournées à Ronchin, André Duhamel qui interprétait le rôle d’un ancien pilote, et qui n’avait jamais mis les pieds dans un avion demanda à bénéficier d’un baptême de l’air. Le chef pilote Chaillou l’embarqua et se mit rapidement à faire des loopings et diverses acrobaties. A l’atterrissage, toute l’équipe du film s’attendait à voir débarquer le pauvre Duhamel en état de décomposition. En fait, il descendit de l’avion l’air complètement réjoui en demandant quand il pourrait recommencer. Le chef pilote farceur et les techniciens présents en eurent le souffle coupé.

C’est à notre connaissance une des rares occasion, si non la seule dans la région, au cours de laquelle ont été tourné des scènes de nuit dans un aérodrome. Celles-ci étaient sensées se dérouler pendant la guerre. On y voyait Line Dariel ramasser à la hâte des pommes de terre ; un avion atterrir ; un pilote qui ne parvenait pas à faire démarrer son appareil ; des coups de feu. Et c’est ainsi que furent tournés les derniers mètres du film. Tous se retrouvèrent ensuite au Club House pour boire un bon grog et se réchauffer.  Ch’ti là on l’aura point volé,  dit Line Dariel. Un jour où elle se rendait à Bruxelles en compagnie de M. Bruitte pour des prises de vues, ils furent arrêtés par les douaniers. L’en d’entre eux avec son superbe accent flamand demanda : Vous n’avez rien à déclarer ? Nous n’avons rien à déclarer, répondit Monsieur Bruitte, Nous allons à Bruxelles Line Dariel et moi pour tourner le prochain film de Simon. Line Dariel… Line Dariel, murmura le douanier. Puis, il s’exclama en se souvenant du personnage de Zulma : Mais vous devez avoir du genièvre à déclarer !

 

Lors de la préparation d’une scène, on entendit soudain une forte détonation. Aussitôt, le plateau s’affola, Line Dariel tournait en rond lorsqu’on entendit un éclat de rire. C’était Simons qui, en expliquant la scène au comédien qui avait le rôle du commissaire avait appuyé sur la gâchette d’un gros révolver. Le régisseur ne l’avait pas prévenu que l’instrument était chargé à blanc. Le film qui, au départ devait s’appeler « le suicide de Zulma » a failli s’intituler le crime d’Alphonse.

 

Il y a eu dans ce film des mystères qui n’avaient rien à voir avec le scénario. Un jour, les techniciens du plateau s’aperçurent que Simons parlait tout seul. Il dialoguait avec un certain Lebrun que personne ne voyait. De nos jours on ne s’en étonnerait pas et on penserait tout de suite au kit mains libres d’un portable. A l’époque, cela semblait surnaturel. Et Simons continuait son dialogue tout seul : Ch’est bien comme cha ? Cha ira ? Line Dariel se disait déjà qu’il avait trop travaillé et qu’il « perdot s’tiête ». En fait il n’en n’était rien. Le réalisateur communiquait avec l’ingénieur du son par l’intermédiaire d’un micro.

 

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 13:32
LES PREMIERS FILMS

 

Nous attribuons les premières productions régionales aux films de Charles Moisson. Celui-ci était collaborateur des frères lumières. Il a réalisé « L’arrivée d’un bateau à vapeur dans le port de Boulogne » entre mars et mai 1896 et « L’embarquement d’un cheval » tourné au port de Boulogne sur Mer, quai de Chanzy le 13 septembre 1896. Il les a ensuite projetés lors de la représentation organisée par Victor Planchon au cirque Rancy à Boulogne. Nous considérons cette projection comme la toute première dans notre région.1 Le Royal Vio programma lors de ses représentations au vieux cirque, place Frédéric Sauvage, « Une nuit fantastique à Boulogne sur Mer » réalisé par des cinéastes boulonnais. Des musiciens se chargeaient de l’accompagnement musical. En 1897, Gaumont réalisa un documentaire également à Boulogne.

 

Trucage ou pas trucage ?

 

En 1908, Charles Pathé et l’un de ses opérateurs comparaissaient en correctionnelle, suite à des prises de vues faites à Wimereux pour « La vengeance de l’amant ». Pour représenter une scène dans laquelle un cheval emballé se lançait dans un précipice, ils avaient attiré l’animal vers le bord et se sont arrangés pour qu’il saute dans le vide. La pauvre bête s’est écrasée sur les rochers plusieurs dizaines de mètres plus bas. Le plus drôle dans cette misérable histoire, c’est que des spectateurs se sont exclamés en voyant le film : « Comme c’est bien fait ! Mais on voit bien que ça n’est pas vrai. »

 

La traversée de la manche

 

Monsieur Georges Mercier qui était exploitant d’un cinéma à Calais en 1909, avait acheté dès le début du siècle un des tous premiers appareils de prises de vues. Il s’agissait d’une caméra Pathé de 35 mm. Son voisin lui parla un jour d’un aviateur qui voulait tenter la traversée de la Manche. Au petit matin du dimanche 25 juillet 1909, Georges réveilla son fils René bien avant le lever du soleil et l’emmena sur la plage des baraques d’où était prévu le décollage de Blériot vers l’Angleterre. Selon le règlement de l’épreuve, le pilote ne pouvait tenter son exploit avant le lever du soleil. Il fit un tour d’essai pour vérifier son matériel. A 4h41 quand le soleil apparut, il s’installa à bord de l’appareil et mit les gaz. Les ouvriers lâchèrent les filins et l’avion s’envola pour atterrir trente deux minutes plus tard sur les côtes Anglaises où il fut accueillit par Charles Fontaine qui l’attendait avec un énorme drapeau Français. Evidemment, Georges ne filma pas l’arrivée mais il ne perdit rien du départ. Le film fut aussitôt envoyé à Paris où il a rapidement été projeté. René Mercier en conserva longtemps des copies. Mais un jour, il reçut l’ordre de s’en débarrasser à cause de la dangerosité des films en nitrate. Il les confia à l’ORLEIS et ne sut jamais ce qu’elles sont devenues. Ce film qui a été très largement diffusé est le seul document connu représentant cet évènement. René avait conservé la caméra. Lorsqu’il voulut l’offrir à la ville de Calais, la municipalité la refusa. C’est donc Cambrai, la ville natale de l’aviateur, qui hérita de ce matériel en parfait état de fonctionnement.

L’affaire de Béthune

 

Il existait en fait depuis 1906, une firme qui était spécialisée dans les prises de vues d’exécutions capitales.2 Il ne s’agissait alors que de reconstitutions. Très vite, dès 19O8, la tentation atteignit les cinéastes qui prenant exemple sur le modèle anglo-saxon tentèrent de filmer les actualités sur le vif. Ils ne reprenaient en cela que le relais des frères Lumière dont s’était la majorité de la programmation douze ans plus tôt. Personne n’y voyait d’objection, et d’ailleurs il n’y avait rien de mal à cela, du moins jusqu’au débat de l’année 1909 quand eut lieu l’exécution des frères Pollet à Béthune.

 

Le ministre de la justice avait pris ses précautions et interdit toutes prises de vues. C’était sans compter sur l’habileté des caméramans. La quadruple exécution fut filmée et présentée en séances publiques. Le ministre s’en inquiéta et chercha alors le moyen d’en interdire les projections. La censure au théâtre ne fonctionnait plus depuis 1906. Il considéra donc que les projections de films faisaient partie des « spectacles de curiosité ». Après tout, ne les passait-on pas dans les foires ? La présentation de ces spectacles était soumise à une autorisation municipale. Par le biais de son collègue de l’intérieur, il fit intervenir les préfets auprès des municipalités pour interdire ces séances qui pouvaient troubler l’ordre public et suscitaient le rejet de l’exécution capitale. C’est donc l’un des premiers tournages réalisés dans notre région qui est à l’origine d’une circulaire du 11 janvier 1909, figurant le premier texte officiel de la censure cinématographique.

1 Voir Daniel Granval et Olivier Joos « Les cinémas du Nord – Pas de Calais », Club Cinéma de Merville – 2005.

2 Leglise Paul « Le cinéma et la IIIème république ».

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10 mai 2021 1 10 /05 /mai /2021 17:10

PAS DE PUB S'IL VOUS PLAIT !

 

   Nous sommes de plus en plus nombreux à afficher cette inscription sur nos boîtes aux lettres. Il est en effet tout à fait légitime à ne pas vouloir être encombré par des tas de déchets papiers qui nous coûte de plus en plus cher pour s'en débarrasser. Cette invasion de la publicité est un véritable fléau. Elle nous agresse partout. Outre les boîtes aux lettres il faut la subir sur internet, dans les journaux, à la radio, à la télévision. Il est tout à fait compréhensible que ces médias en aient besoin. C'est ce qui les fait vire. Mais là c'est trop. C'est l'intox caractérisée. Et que dire ce ces chaînes de télévision médiocres qui, non seulement ne sont pas fichues de commencer leurs programmes à l'heure et nous harcèle de publicité avant, pendant et après les films ou programmes ? S'ils pouvaient, ils nous réveilleraient la nuit pour nous transmettre leurs messages publicitaires au milieu de nos rêves. Et maintenant, tout le monde est obligé pour accéder à une page internet de cliquer sur un icône « tout accepter », alors qu'en réalité personne n'accepte rien.

 

Je propose donc un accord avec les télévisions : Je regarde les pubs avant les films et je boycotte celles qui sont diffusées au milieu.

PAS DE PUB SVP
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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 12:35
Des plumes et du goudron pour Roman Polanski et Woody Allen

Dans les années soixante, André Cayatte réalisait « Les risques du métier » avec Jacques Brel dans le rôle d'un instituteur injustement accusé d'agression sexuelle par l'une de ses élèves. Ce film très bien réalisé et d'excellente qualité a servi très souvent aux pédophiles pour disqualifier les témoignages d'enfants qui les accusaient d'abus sexuels sur leur personne. Il suffisait de dire : « C'est comme dans les risques du métier » ; et l'on passait à autre chose.

Cela dura jusque dans les années quatre-vingt-dix, période pendant laquelle la justice devint plus perspicace pour régler ces affaires. Enfin, la parole des enfants était prise en compte et justice leur était rendue.

Puis, comme un effet de balancier, le phénomène inverse se produisit. La justice continue à faire son travail sereinement, mais des justicier.e.s du style « plumes et goudron » ont pris la relève pour jeter opprobre à propos du premier ragot venu. Et pour ce genre d’excès, les américains sont spécialistes. Mais bêtement, la France suit.

Et c'est comme ça que nous voyons apparaître les affaires « Roman Polanski » et « Woody Alen ». Je ne reviendrai pas sur le cas du premier dont le dernier épisode à ce jour se déroulait à la cérémonie des Césars au cours de laquelle « les goudrons plumes » ont manifesté leur désaccord au César du meilleur réalisateur.

L'affaire Woody Allen est encore plus édifiante. Il s'agit d'un conflit familial entre le réalisateur et son ex épouse, Mia Farrow qui n'a pas hésité, comme beaucoup, à manipuler ses enfants au détriment de leur père. Woody a eu l'idée folle d'épouser la fille adoptive de Mia Farrow. Certes, il s'agit d'un acte peu orthodoxe, mais en rien illégal. Conséquence pour le réalisateur : Amazon a tenté de bloquer la sortie de son film « un jour de pluie à New-York ». Quatre maison d'éditions Américaine, pour ce même motif ont refusé de publier les mémoires du réalisateur.

Pourtant, il n'y a eu aucune poursuite judiciaire contre le réalisateur ; l'un des enfants donnant la version de la mère et un autre, celle du père.

Cela n'empêche pas « certain.e.s excité.e;s » de jouer les justicier.e.s en s'engageant sur « des pentes » dangereuses et malsaines.

Manipuler les enfants pour régler ses comptes c'est odieux, mais ça, on en parle jamais.

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 16:57

Un gamin de treize ou quatorze ans se présente dans un cinéma. Il réclame une réduction. La caissière lui refuse courtoisement, car il n'a pas de justificatif pour bénéficier de celle-ci. Il insulte l'employée qui, trop gentille le laisse entrer quand même au tarif plein. Dans la salle son comportement laisse à désirer : utilisation du téléphone et bavardages pendant la projection. Il se fait interpeller à plusieurs reprises par des spectateurs. Le film étant peut-être trop compliqué pour ses capacités intellectuelles, il décide de sortir, suivi de sa bande de copains, six garçons et filles, dont il est le leader.

 

Une demi-heure plus tard, il se représente au cinéma avec son paternel qui se met à débagouler, parce que son fils n'a pas eu la réduction qu'il prétendait avoir. La caissière, très correcte, lui répond :

  • Monsieur, votre fils n'avait pas le justificatif qui lui permettait d'obtenir cette réduction.

 

Le père, atrabilaire, hausse le ton.

  • Il ne l'avait pas sur lui, vous auriez pu lui donner !

  • Non Monsieur, je n'ai pas le droit ; et votre fils m'a insultée.

  • IL A EU RAISON, lui répond notre « gogol » !

 

Et voilà comment des ganaches produisent des petits « babaches » qui deviendront plus tard des supers « babaches ».

 

 

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 10:56

Ce jeudi 14 novembre 2019 à 9h40.

Sur France Infos TV, un invité expliquait la gravité des décisions prises par Macron sur les retraites et les ponctions faites sur celles-ci.

Son intervention fut soudainement interrompue pour passer à un tout autre sujet.

Cela ressemble très fort à de la censure brutale sur les propos de l'intervenant.

Je n'avais encore jamais vu ça à la télévision.

J'ai laissé un message sur le site de France Infos TV pour avoir des explications. J'attends leur réponse.

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9 octobre 2019 3 09 /10 /octobre /2019 10:42

Un projet lamentable

 

  • Serrez dans le fond, disait le chauffeur de bus, quand je partais au lycée le matin.

     

C'est l'image qui me revient en mémoire quand je consulte le plan du lotissement qui est prévu rue de Neuf-Berquin et rue du Rinchon à Merville. Nonobstant de la qualité de vie et du bien être des citoyens ; au prétexte de les loger à bas prix et dans l'intention contestable d'augmenter la population locale, il a été décidé d'en parquer un maximum sur un minimum d'espace.

Pour les jardins des Flandres il avait été prévu des espaces verts et des distances adaptées, faisant de ce lotissement un endroit agréable. Avec ce projet de Nexity on nous prend pour des bœufs. Un tout petit coin en bas à droite où les "bœufs" pourront s'abreuver.

Ah, ils l'ont eu belle avec leur cérémonie à l'Espace Culturel, avec tapis rouge ! On enjolive et on entube.

Sur une telle lancée on peut s'attendre à voir surgir une barre ou deux dans le champ d'à côté, d'ici quelques années.

Merville deviendra une ville dortoir pour satisfaire le désir de certains qui ont des motivations que la raison ignore.

 

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27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 12:56

(En complément au livre " Les cinémas du Nord-Pas-de-Calais "

Edition : Club Cinéma Merville - 2004)

Lorsque nous avons effectué nos recherches sur les cinémas de la région nous n'avions pas eu connaissance de ceux d'Annoeulin. C'est par hasard, le dimanche 22 septembre 2019, à l'occasion des journées du patrimoine que nous avons découvert que des passionnés de l'histoire locale faisaient visiter une ancienne salle de cinéma. Aussitôt nous avons pris la route pour cette jolie bourgade.

 

Il y avait autrefois deux cinémas à Annoeulin : « Les Variétés » et « Le Familia ».

 

Le premier appartenait à la famille Duribreux et le second, fondé après la seconde guerre mondiale était géré par le Doyen de la paroisse Saint Martin. En raison de l'effondrement de la toiture il disparut en 1971.

 

Les cinémas d'Annoeulin

L'ancien cinéma « Variété » que nous avons découvert ce dimanche est un petit bijou parfaitement conservé grâce au bon sens de la municipalité qui n'a pas ménagé ses efforts pour le préserver. La scène et le rideau sont d'époque. Il en est de même du balcon toujours équipé des sièges d'origine. La salle a trouvé une nouvelle vie en accueillant diverses associations qui y pratiquent leurs activités.

 

Marcel Duribreux qui était électricien, et son épouse Alida André créèrent ce cinéma dans les années 1920. On y projetait des films muets. La salle fut construite derrière une auberge située rue Nationale, appelée aujourd'hui rue Pierre Ogée. L'accès se faisait par ce qui est actuellement l'entrée du restaurant « Le Bistroquet ». De nos jours on y accède sur le côté où se trouve un petit parking.

Les cinémas d'Annoeulin

Marcel décéda en 1946. Alida se remaria avec un dénommé Adrien Morel qui l'aida à exploiter le cinéma jusqu'à sa mort en 1953. Dans un premier temps Alida a continué à s'en occuper seule. C'est cette année là qu'elle fit changer l'écran pour satisfaire à l'évolution de la technologie, à l'occasion de la sortie de « La tunique ».

 

En 1957 elle le céda à sa fille, Agnès Duribreux, qui l'exploita avec son époux, Edwin Klamka.

Les cinémas d'Annoeulin

Dans les années soixante-dix la situation devenait critique pour les petits exploitants qui ne parvenaient pas à assumer la concurrence des complexes qui se créaient dans la métropole lilloise. Comme bon nombre d'entre eux le couple Klamka tenta de résister à la baisse de la fréquentation en programmant des films érotiques et pornographiques en séances tardives le samedi soir.

 

Ce ne fut malheureusement pas suffisant et ils durent se résigner à cesser l'activité. La dernière séance au « Variétés » d'Annoeulin eut lieu le 31 décembre 1979.

 

Document réalisé à partir des documents affichés

lors des visites du patrimoine le 22 septembre 2019

Association Recherche

et la mises en valeur du

Patrimoine et de l'Histoire d'Annoeulin.

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15 juin 2019 6 15 /06 /juin /2019 21:11
LES CONTES DE LA VALLEE DE LA LYS

«Contes de la vallée de la Lys pour les 7 - 12 ans» est le premier tome d’une série de contes, édité par le Club Cinéma de Merville. Un second est prévu à l’intention des plus jeunes. En toute logique celui-ci aurait dû sortir en premier mais le projet proposé par Lionel Delaval en a décidé autrement. Ce projet original a consisté à faire réaliser les illustrations par des élèves de 6e et 5e et d’un lycée professionnel. Sept établissements du secteur de Béthune ont participé. L’auteur leur a remis les textes en début d’année et environs cent cinquante élèves lui ont remis leurs oeuvres en avril. Une quarantaine ont été sélectionnés pour illustrer les quatre contes dont l’action se passe dans la vallée de la Lys : Trois à Merville et un à Lisbourg, Lugy, Delette. Dans le deuxième tome, qui sortira probablement l’année prochaine, ce sont les communes d’Estaires, Neuf Berquin, Busnes, Thiennes qui serviront de décor.

 

La génèse du projet


    Les professeurs-documentalistes du bassin de Béthune-Bruay mettent en place chaque année un projet de district commun aux collèges, lycées et lycées professionnels du secteur. Lors des années précédentes, ils ont travaillé successivement sur la lecture, sur l’Art dans la région des Hauts-de-France et sur le dessin. Cette année, par la collaboration avec Daniel GRANVAL, ils ont eu la chance de proposer aux élèves un projet mêlant l’ensemble de ces domaines : cet auteur régional a proposé aux élèves du district de Béthune-Bruay de réaliser les illustrations de quatre de ses contes.

      Sept établissements ont accepté de relever ce défi : le collège Liberté d’Annezin, le collège Lavoisier d’Auchel, le lycée des métiers Salvador Allende de Béthune, le collège Albert Camus de Bruay-La-Buissière, le lycée professionnel Pierre Mendès France de Bruay-La-Buissière, le collège Anatole France de Nœux-les-Mines et le collège Georges Brassens de Saint-Venant.

    D’habitude les livres proposés en classe sont des œuvres abouties et achevées. Cette fois, les élèves se sont retrouvés au cœur du processus de création d’un livre : ils avaient sous les yeux un texte nu qu’il fallait habiller. De nombreuses questions ont alors émergé : à quoi peuvent ressembler les personnages ? Quel passage du texte mettre en valeur ? Comment, par l’image, accompagner le sens du texte ?
 
    Durant plusieurs semaines, les élèves ont étudié les contes en classe et ont imaginé les dessins qui pouvaient les illustrer. Au total, plus de 150 illustrations ont été remises aux professeurs-documentalistes. Les dessins publiés dans ce recueil de contes sont ceux que Daniel GRANVAL a retenus.
 
    Félicitations aux élèves pour leur participation à ce beau projet. Merci aux équipes pédagogiques pour leur énergie et à l’auteur pour sa confiance.

Lionel DELAVAL,
 professeur-documentaliste

Contenu du livre


LISON LA SOUILLON

   Lison, petite orpheline, est obligée d'exécuter les corvées les plus ingrates dans une troupe de théâtre ambulante. Elle rêve de devenir une grande comédienne dans la troupe de M. Molière. Un jour, une occasion se présente. Elle la saisira et son rêve se réalisera.


LE FORGERON ET LA PRINCESSE

   Bertrand est follement amoureux d'une princesse. Cet amour impossible le confrontera à de nombreux dangers qui risquent de le mener à sa perte. Bertrand ne réalise pas le véritable amour qui est proche de lui ; celui qui le sauvera

LE TROUBADOUR DE MERGHEM

   Afar est un troubadour particulièrement doué. Il bénéficie d'un succès incontestable. Il est admiré par la population. Brancasse, son concurrent, jaloux et haineux fomentera un complot contre lui avec la complicité de la terrible Boussira. Fabriquant de fausses preuves ils le feront accuser. Afar s'enfuit. Sa rencontre avec un curieux animal lui permettra d'être réhabilité et de sauver son honneur.


LA GOURDE MAGIQUE

   Sylvain reçoit en cadeau une gourde magique qui lui permet de soigner les malades et les infirmes. Ce pouvoir l'entraine dans de nombreuses mésaventures. La situation se complique encore quand il rencontre et recueille deux enfants échappés d'un orphelinat.

 

 

 

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