Les débuts
La première projection à Lille était présentée par le cinéma Lumière le 19 avril 1896, au 17 rue Esquermoise.
Par la suite de nombreux forains venaient s'installer à l'Esplanade. Dès 1896, la foire de Lille de septembre accueille le cinéma avec le Kinetographe dirigé par l’opérateur Hévin. Il y eut aussi la famille Dulaar. Ils furent parmi les premiers exploitants poursuivis en justice. Les forains avaient l'habitude de filmer des vues de la ville où ils s'installaient. Un spectateur mécontent de se voir sur l'écran déposa une plainte contre eux. Il y avait aussi les Sipprenay, Camors, Collinet, Croissant, Klatt, Pessé, Pechadre, Marrécaux, Debruyne, etc.
D'autres essayaient de se sédentariser comme Le Royal Vio qui s’installa sur un terrain vague de l’hippodrome. L’énergie pour produire l’électricité était fournie par une locomobile à vapeur. Celle-ci valut des désagréments au forain. Bien qu’ayant équipé sa machine d’une cheminée de cinq mètres, la fumée envahissait les habitations voisines et le moteur assourdissait les occupants. M. Lépée Guichard, le propriétaire du 26, rue de Valmy s’est plaint à la préfecture. Cette réclamation a amené le Maire de Lille à exiger que l’exploitant rehausse sa cheminée et cesse son activité dès 22 heures. Par la suite le Royal Vio comme d’autres, installera sa tournée dans les locaux mêmes de l’hippodrome de la rue Nicolas Leblanc.
Très rapidement, des projections étaient programmées dans les cafés pour attirer les clients. On appelait ça, les cinémas à la pinte. Même des magasin s'y sont mis. Ce fut le cas à Lille pour Les galeries lilloises.
Les cirques furent également investis. Les gradins permettaient une bonne vision des projections. Ce fut le cas de l'Hippodrome.