Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 16:48


Je propose ici, grille que j'ai établie à l'intention des éducateurs qui souhaitent mettre en place des projets individualisés.
Elle fait partie du livre
Projet éducatif et famille aux éditions l'Harmattan.
Ceux qui souhaitent plus d'explications peuvent me contacter, soit en mettant un commentaire, soit en m'envoyant directement un mail.


Grille pour la mise en place de projets individualisés

 

 

Investigations

 

            Observations indirectes.

 

·        Dossier.

·        Témoignages : famille, travailleurs sociaux, enseignants, voisins.

·        Divers documents : carnet de santé, bulletins scolaires, livrets de famille, etc.

 

Observations directes.

·        La personne dans son cadre de vie.

·        Rencontres avec les autres membres de la famille.

·        Rencontres avec des tiers ayant une importance pour la personne : familles d’accueil, copains.

 

Recherche de la logique.

 

Etre attentif aux détails.

 

Explorer toutes les hypothèses.

 

Problématique

 

            Dernière hypothèse retenue.

 

Hypothèse éducative

 

            Orientation générale de l’action que nous allons mener.

 

Objectifs

 

            Généraux.

·        Indiquent une direction.

 

Secondaires.

·        Concrets. Indiquent comment je saurai que l’objectif est atteint.

·        Comportent une échéance.

·        Exprimés positivement.

·        Dépendent directement de la personne.

·        Court, moyen ou long terme.

·        Peuvent être intermédiaires.

 

Moyens

 

            C’est ce qui sert à atteindre l’objectif. Attention de ne pas les confondre avec les objectifs.

 

Evaluations

 

Ø      L’objectif était-il pertinent ?

·        Si non, remonter au méta (objectif général).

§         Si celui-ci n’est pas pertinent, en proposer un autre.

§         S’il est pertinent, choisir un autre objectif secondaire.

Ø      Les moyens étaient-ils appropriés ?

·       Si non, en changer.

Ø      L’échéance était-elle suffisante ?

·       Si non, la prolonger.

Ø      L’objectif était-il adéquat aux compétences du sujet ?

·       Si non, en changer.

Ø      La problématique était-elle la bonne ?

·       Si non, investiguer à nouveau.

 

Participation de la personne concernée

 

            Son projet lui appartient.

·       Participation en fonction de l’âge, de la maturité, de la nature du handicap.

 

            Où en est la personne par rapport à sa problématique ?

 

·       En a-t-elle conscience ?

·       A-t-elle envie de changer ?

·       Est-elle prête à changer ?

 

Trouver un point de rencontre entre le projet de l’éducateur pour la personne et celui de la personne.

 

            Quel type de projet ?

 

·        Projet en lien avec la problématique.

·        Projet en lien avec l’éducation.

·        Projet personnel de la personne concernée.

 

Niveaux d’intervention.

 

·       Emotions.

·       Critères.

·       Croyances.

 

 

Participation de la famille

 

Sauf

·       si l’analyse de la situation révèle que ce n’est pas pertinent.

·       S’il y a une contre indication dans l’ordonnance de placement.

 

Les familles possèdent les ressources pour trouver leurs solutions. Elles connaissent leurs lacunes.

·        Respect mutuel.

·        Nous travaillons pour l’enfant.

·        Empathie.

 

La famille connaît mieux l’enfant que nous.

·        Entretiens familiaux.

·        Etre réactif.

 

L’histoire de la famille, c’est aussi l’histoire de l’enfant.

·        Génogramme

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 13:57
Georges Meliès...
Et le cinéma devient un art !


Georges Méliès était un passionné de magie. Dès son apparition, le cinéma le fascinait. Très rapidement il monte sa maison de production : La star film.
Un jour, filmant devant l'opéra sa caméra se bloque. Cet incident donne pour effet à la projection qu'un autobus est instantanément remplacé par un corbillard. C'est le début.

Méliès tournera près de sept cent films entre 1896 et 1912. Pour éviter d'être plagié il fera apparaître dans le décor, le sigle de sa maison de production dans la plupart de ses films.

Partager cet article
Repost0
14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 17:42
 Participez au jeu proposé ci-dessous en devinant ce que fait le personnage sur la photo.
1) Un technicien pisse sur le radar pour vérifier les effets de la corrosion.

2)Un poivrot s'est arrêté pour uriner et a pris le radar pour un arbre.

3) Un résistant manifeste symboliquement son opposition à la répression et au totalitarisme ambiant.

Vous pouvez transmettre vos réponses et vos remarques dans la rubrique commentaires.
Partager cet article
Repost0
6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 15:29

Vous pouvez le penser évidemment si comme moi, vous vous promenez à la porte Maillot à Paris et que vous passez devant le multiplexe UGC qui affiche 10,90 € la place.

A ce prix là, si vous sortez en couple, vous pouvez vous payer un très bon livre de qualité. Au hasard par exemple "Les tournages de films dans le Nord - Pas-de-Calais" par Daniel Granval.

Mais Bon Dieu, pourquoi les gens se déplacent à trente kilomètres alors qu'ils ont un cinéma de proximité qui, comme son nom l'indique se trouve à côté de chez eux ?

Dans le premier cas, pour un couple la sortie reviendra à 26,80 € avec l'essence, sans compter l'usure de la voiture et le risque d'être flashé au radar.

Dans le second cas, à 6,20 € la place, la sortie revient à 12,40 € et sans perdre de temps pour le trajet.

Les conditions de projection et de confort dans les cinémas de proximité sont les mêmes alors que l'accueil est plus convivial.

Oui mais les gros exploitants offrent la carte illimitée, me direz-vous. Et alors ! Calculez bien. Les cinémas de proximité offrent des formules d'abonnement qui abaissent le prix de la place autour de 4 € et qui, de surcroit donnent plus de flexibilité.

Pas d'engagements à long terme, pas d'obligation de voir un minimum de films pour rentabiliser sa carte ; possibilité de partager ses places avec des membres de la famille ou les amis. Pas ou peu de limites dans le temps.

J'invite chacun à comparer le coût des cartes illimitées avec une formule d'abonnement dans un cinéma de proximité. APPRECIEZ LA DIFFERENCE !

En fait, nos cinémas de proximité nous offrent des prix plus bas pour un plaisir égal.
Alors , consommons le cinéma intelligemment et nous constaterons qu'il n'est pas cher.

Partager cet article
Repost0
6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 15:23
 Jeudi 30 janvier 2009, la température est basse mais le temps est ensoleillé. Je me promène dans le quartier de la Bastille et, Oh surprise, je me retrouve au milieu d’une kermesse, une espèce de réplique de la fête de l’huma. Dans tous les coins, des vendeurs de merguez, de frites, de sandwichs, de boissons sont à la disposition du chaland qui passe. Je réalise très vite, que question kermesse, il s’agit plutôt du rassemblement général à l’initiative des syndicats. Rassemblement pour quoi au fait ? Je devrais dire contre quoi. Difficile de s’y retrouver. Une chose est certaine, c’est contre Sarko. A partir de là, il est certain que ça peut être contre beaucoup de choses. J’ai même vu des spécimens d’éducatrices, genre boulets à traîner dans les établissements sociaux, qui refusaient qu’on touche à leur convention. Je les comprends. Le plus gros changement envisagé dans la convention de 1966 consiste à ne pas seulement envisager l’évolution de carrière en fonction de l’ancienneté mais aussi en tenant compte du mérite. Il s’agit en fait  de récompenser ceux qui bossent. C’est vraiment injuste pour ceux qui ne glandent rien.
Mais revenons au rassemblement de la Bastille. Il est presque treize heure, il n’y a pas encore la foule. Pourtant, malgré la grève, les transports fonctionnent très bien. Pour les vendeurs de bouffe, pas question de service minimum. C’est plutôt le service maximum. Je me dis que je n’ai pas intérêt à rester trop longtemps si je ne veux pas être transformé en hareng fumé.
Pendant ce temps, la CGT joue aux ballons. De grandes bouteilles d’air comprimé sont utilisées pour gonfler de gros ballons avec des slogans. Une petite brunette en tient un fermement avec des cordes. Je lui dis de faire attention de ne pas s’envoler. Je me mets à imaginer la petite cégétiste qui s’envole dans les airs avec son ballon au dessus de la Bastille. Il y a plus de deux cent ans elle aurait pu ainsi délivrer le marquis de Sade. J’attends un moment, animé d’un vif espoir. Elle s’accroche bien au sol la petite. Je suis déçu. Je me console en me disant qu’il y a au moins une cégétiste en France qui a les pieds sur terre.
Ah tiens, j’aperçois l’apparition timide d’un ballon au sigle du PS, puis de la CFDT, de Force Ouvrière. Ils sont là aussi ! C’est donc bien vrai, c’est un rassemblement « général ». Bon, je me dis qu’il est temps d’y aller. J’empreinte un passage piéton pour traverser la route et je suis stoppé net par une voiture recouverte d’affichettes indiquant « Contre Sarko ». Non seulement l’abruti qui conduit ce véhicule ne semble pas être un défenseur du droit des piétons et en plus, il prend les gens pour des imbéciles. On se doute bien que s’il avait mis des affiches « pour Sarko », sa poubelle n’aurait pas vu la fin de la journée.
Je m’engouffre dans le métro qui fonctionne mieux qu’un jour normal et m’en vais tranquillement vaquer à mes occupations.
J’ai appris le soir pourquoi il n’y avait pas foule à treize heure. Les restaurants étaient bondés. Heureusement que les restaurateurs ne faisaient pas grève.
Partager cet article
Repost0
6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 11:15
 Je vous propose une nouvelle série d'articles consacrés aux timbres et au cinéma. La logique veux que je commence par les inventeurs du cinéma. Les prochains seront consacrés à Georges Méliès et Charlie Chaplin.

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 23:02

Message du Club Cinéma à l'occasion de la sortie du film " L'emmerdeur "


 . Il y a le distrait qui n'a pas coupé la sonnerie de son portable.
 . Il y a l'accro au téléphone portable qui n'est pas capable de tenir deux heures sans consulter ses messages.
 . Il y a le morfal qui n'arrête pas de mâcher des pop-corn pendant toute la séance.
 . Il y a le babache qui fait profiter tout le monde de ses réflexions idiotes.
 . Il y a la mémé sourdingue qui exprime ses commentaires à voix haute.
 . Il y a l'abruti qui n'arrête pas de donner des coups dans le fauteuil devant lui.
 . Il y a les pisseuses qui vont aux toilettes tous les quart d'heure.
 . Il y a le cradingue qui enlève ses chaussures et pose ses chaussettes puantes sur le dossier du siège devant.

 

A tous ces emmerdeurs, merci de faire un effort pour respecter les spectateurs qui viennent voir un film.
Partager cet article
Repost0
1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 12:43

 

 

 

 

 

            Mon livre, « Les tournages de films dans le Nord-Pas-de-Calais » a été présenté le vendredi 21 novembre au cours d’une soirée spéciale à l’Espace Robert Hossein à Merville. Francis Campagne, adjoint délégué à la culture fit un bref rappel de la bibliographie de l’auteur. Il donna ensuite la parole à Patrice Dufossé, l’éditeur et à moi-même, l’auteur du livre. Jacques Parent, Maire de la commune et Conseiller Général, clôtura cette présentation en affirmant l’importance pour une ville de soutenir le réseau associatif. La ville de Merville est la seule collectivité locale qui soutient la diffusion des livres écrits par les auteurs de la commune.

 

            Un cocktail dînatoire était ensuite offert aux 110 invités, pendant la séance de dédicaces.

 

            Pour clôturer la soirée, le film tourné à Roubaix, « Pierre et Djemila » fut projeté dans la salle du cinéma de l’espace culturel.

 

                       Mais revenons au livre. Au niveau de la forme, il est conçu de la même manière que « Les cinémas du Nord-Pas-de-Calais » sorti en 2005. La couverture est rigide (style BD), la reliure est cousue et le papier est de qualité. Les deux livres ont le même format : 21/27. Celui-ci fait 126 pages qui évoquent plus ou moins les deux cents films tournés totalement ou partiellement dans la région. Je n’ai pas voulu faire une filmographie. Le livre contient des informations historiques, des anecdotes et de nombreux documents visuels.

 

            Les chapitres reprennent différents thèmes. « Les enfants du pays » présente les œuvres des réalisateurs nés dans la région et qui ont posé leurs caméras « dins ch’Nord » : Léopold Simons, René Féret, Etienne Chatiliez, René Gilson, Arnaud Desplechin, Pierre Richard, Bruno Dumont, Dany Boon, etc. Puis, il y a les habitués, ceux qui ne sont pas de chez nous et qui sont venus plusieurs fois comme Maurice Pialat : « L’enfance nue, Passe ton bac d’abord, sous le soleil de Satan ». Puis la question se pose : Pourquoi les producteurs ont choisi de tourner dans les « Hauts de France » ? Il y a eu les mines : « Le point du jour, Germinal, (à plusieurs reprises), Le brasier ». Certaines motivations sont liées au fait que l’action se passe dans la région : « Les misérables », « La femme flic », Week-end à Zuydcoote ». Il y a aussi la côte d’Opale, la proximité de Paris, les industries (ou leurs friches actuellement), les spécificités de la région comme son folklore avec le carnaval et les géants : « Quand la mer monte, Karnaval ». Puis, un chapitre est consacré aux figurants, la meilleure source d’informations pour un livre de ce genre, un autre parle des cinéastes militants, puis des téléfilms dont il serait trop ardu de chercher l’exhaustivité. Il ne se passe pas un jour sans un tournage de téléfilms dans la région. Quand ce ne sont pas des œuvres pour la télévision française, ce sont des productions anglaises qui traversent la Manche. Les courts métrages sont également évoqués : « Omnibus, les diablesses » ; puis les producteurs nordistes et d’autres thèmes encore.

 

            Une annexe présente à la fin de l’ouvrage un index des films référencés avec l’année de production, le nom du réalisateur et les lieux de tournages.

 

            Le prix est de 19 € (+ 6,5 € pour envoi postal en colissimo).

 

            On peut trouver le livre dans les librairies ou au Club Cinéma, 5 rue des lilas 59660 Merville. daniel.granval@wanadoo.fr

 

 

Une offre spéciale est proposée aux visiteurs de mon blog

Pour ceux qui souhaitent recevoir mes trois livres

Histoire du cinéma à Merville 12.20

Les cinémas du Nord-Pas-de-Calais 30.00

Les tournages de films dans le Nord-Pas-de-Calais 19.00

C’est

49 € au lieu de 61.20 (+ 6.50 frais d’envoi)

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 13:18

SAINT-OMER

             De nombreuses salles ont existé dans la capitale audomaroise. Il y a eu le Familia, rue Gambetta, le Rex, rue d’Arras, le Gaumont, boulevard de Strasbourg exploité par MM. Pennequin et Depelchin, « le cinéma des familles » tenu par M Queste et l’Eden qui fonctionnait avec un appareil à deux dérouleurs et une seule lanterne. Cela permettait d’utiliser un seul transformateur et d’économiser les consommations d’électricité. Le « Rex » est la salle la plus connue des audomarois, la dernière à avoir fermé ses portes. Le Rex ne s’est pas toujours dénommé ainsi puisqu’on le retrouve parfois sous la dénomination de Modern en 1955 notamment ou de « Pax ».

             Voyons comment un ancien propriétaire du Rex, antérieur à M. Coppey a vécu ces temps glorieux du cinéma. Il s’agit de Mr Edouard Coyecques, qui vit toujours au-dessus de son ancienne salle, auparavant dirigée par son père…

 

             Pour agrandir l’ébénisterie, située au 6 de la rue des clouteries, trop à l’étroit et gênante pour les voisins, mon père acheta un immeuble, rue d’Arras. Il n’était pas intéressé par le cinéma. Il l’a loué à M. Lefebvre, électricien rue des clouteries qui n’y ait pas resté en raison de problèmes de santé. Quelques mois plus tard, mon père a été sollicité par M. Colin, conseiller municipal, qui lui a demandé de rouvrir pour le quartier le cinéma qui s’appelait alors le Cinéma des Familles. Mon père a repris cette salle sous l’enseigne « Cinéma Moderne » en 1928. Il en a été le directeur jusqu’en 1943, date à laquelle il a été tué par un bombardement aérien le 13 mai 1943. La salle et l’habitation ont alors été détruites. Etant réformé, je suis rentré du service militaire et j’ai pu aider ma mère, sinistrée et dans la misère, à rouvrir la salle. Par contre, elle a abandonné l’ébénisterie. Avec ma sœur et mon beau-frère, nous avons remis en activité le cinéma quelques mois après sa fermeture. Il était endommagé, mais jugé acceptable et les autorités nous ont permis et autorisé de faire les travaux pour rouvrir. Ma sœur, mon beau-frère, ma femme et moi, avons repris le cinéma pour le compte de ma mère qui continuait à tenir la caisse. Cela a duré quelques temps, les gens étaient heureux de venir quand même au cinéma. En 1944, la salle a été fermée par la commission de sécurité qui l’a trouvé en état précaire. Puis les allemands ont fermé les trois cinémas de Saint-Omer.

 

Après la libération, ma mère a entrepris les formalités pour pouvoir à nouveau rouvrir. La salle a été reconstruite très tard, en 1952. Ma mère se faisait du chagrin sur cette reconstruction qui tardait. Elle est morte et n’a pas vu la réouverture. Ma femme, ma sœur, et mon beau-frère m'ont accompagné dans ce projet. Le film « Chien perdu sans collier », choisi par ma sœur a inauguré la reprise. Nous avons continué d’exploiter jusqu’en 1974, date à laquelle nous l’avons cédé à Bernard Coppey. Les concurrents étaient le cinéma Familia, salle paroissiale mais qui fonctionnait comme une salle professionnelle et qui a fermé peu avant nous. Le directeur, l’abbé Véring, si je me souviens bien n’était pas le plus mauvais des curés. Il était tenu par son évêché de placer à la porte de l’église la côte morale. Il l’appliquait et n’en rajoutait pas. A ses paroissiens, il ne disait pas de mal de nous. C’était un concurrent loyal. En 1968, il y a eu une crise générale du cinéma. Un autre concurrent, à l’autre bout de la ville et qui avait 1.000 places (nous, on en avait entre 400 et 500) a du fermer ses portes parce qu’il avait du mal à obtenir des films. Il était coincé par les loueurs qui voulaient que nous passions tous les films. Pour avoir des « locomotives », il a dût prendre beaucoup de films.

             Monsieur Coyecques vendit son affaire à trois associés, Messieurs Jacques Metton, Jean Guyart et Bernard Coppey. Ils en ont fait un mini complexe de deux salles. Quand les deux premiers se sont retirés, Bernard Coppey a repris et rebaptisé la salle « Rex ». Cette salle ouverte en 1916 ne connaîtra pas le nouveau siècle. Elle sera fermée à l’ouverture du nouveau complexe « O Ciné » après plus de quatre-vingt ans de bons et loyaux services.

            Un Ciné-Club regroupant près de 400 adhérents fonctionna de nombreuses années à Saint-Omer. Il collaborait avec l’exploitant local. L’un des meilleurs moments de cette activité a été la venue de Jacques Tati pour la présentation de « Mon oncle ».

 


Salle de projection de l'école bd de Strabourg 
 

            Il faut rendre hommage ici au courage de Bernard Coppey qui a eut l’audace d’investir considérablement en créant « O Ciné ». C’était selon lui, le meilleur moyen de tenir face à l’arrivée des multiplexes. « O Ciné » est digne des meilleurs avec ses fauteuils larges, les doubles accoudoirs, les allées spacieuses, les grands écrans et un matériel de cabine ultramoderne.

             Le cinéma continue à Saint-Omer avec l’un des meilleurs équipements de la région.

Source : Entretien avec M. Coyecques, 28 février 2001.

 

 

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2008 6 12 /07 /juillet /2008 15:22

-         Tu as vu la palme d’or ?
-         Euh ! Non.
-         Et « Che », tu l’as vu ?
-         Non plus.
-         Et t’as vu qui comme vedette ?
-         Ben… Jean Pierre Daroussin…
-         Ah ! Et t’as vu combien de films ?
-         Une quarantaine.
-         QUARANTE ! Mais comment tu fais pour ne  pas mélanger ? 

Ce sont les questions rituelles qu’on me pose à chaque retour de Cannes.  

            Les regards envieux que je croise me font comprendre que je suis un privilégié bien chanceux qui a la possibilité d’accéder au saint des saints de l’un des évènements les plus médiatisés au monde. 

            Il y a près de vingt-cinq ans que j’ai connu mon premier festival à Cannes. A l’époque, j’étais emballé. Il ne fallait rien me proposer pendant les dix jours du grand pèlerinage cinématographique. Cannes était ma priorité absolue. Après une interruption de trois ans, j’ai décidé d’y retourner cette année. Alors, voici comment se passe le quotidien d’un festivalier lambda. 

            La première chose à faire en arrivant est le passage au service des accréditations pour retirer le fameux badge qui me donnera le sésame au temple secret. Sans lui, pas d’accès au « cercle des privilégiés » ; ou plutôt, je devrais dire « aux cercles ». Dans un premier temps, je suis fier de faire partie de ceux qui ont cette chance de pouvoir accéder là où la majorité des citoyens n’y a pas droit. Très vite, je m’aperçois qu’à l’intérieur du grand pèlerinage, je suis dans l’échelle du bas. Il y a toute une hiérarchie. Par exemple, je me rend compte que certains ont un accès prioritaire. C’est le cas entre autres des journalistes. Mais, ceux-ci sont soumis également à un système de grades en fonction d’une pastille de couleurs qui figure sur leurs badges. Les plus gradés ont droit en priorité aux conférences de presse importantes, aux grandes soirées des sélections officielles… Chaque année, ils doivent présenter un dossier avec les articles qu’ils ont rédigé sur le festival. En fonction de l’appréciation qui sera faite, ils monteront de grade ou seront rétrogradés, voire même non accrédités. C’est ce qui explique qu’on ne voit jamais de journalistes critiquer négativement le festival. 

            Revenons au festivalier lambda. L’accréditation ne suffit pas pour voir tous les films. Ceux de la sélection officielle nécessitent une invitation particulière et nominative. Je me dirige donc vers une borne Internet pour réserver les places qui m’intéressent pour le lendemain. Je dispose d’un capital de points au départ qui est de 230 et qui augmente de deux unités à l’heure. C’est suffisant pour les trois films de jeudi. Ils valent chacun 50, 50 et 70. Ceux qui n’ont plus suffisamment de points doivent faire la queue au stand de la profession qui les a accrédités ; les exploitants dans mon cas. Certains tenteront d’en obtenir par d’autres festivaliers juste avant la séance. Ce système marchait mieux avant, quand les invitations n’étaient pas nominatives. On fait beaucoup la queue à Cannes. Certains arrivent une heure à l’avance pour une projection à la quinzaine. Ils acceptent d’être parqués comme des bœufs derrière des barrières pendant tout ce temps. Quelquefois la queue s’arrête d’avancer et on ne sait pas pourquoi. C’est ça Cannes. Il ne faut pas chercher à comprendre.

 Le plan Vigipirate n’arrange pas les choses. A chaque entrée, fouille de sac et passage au scanner. Lors d’un contrôle on me dit de déposer mon appareil photos au vestiaire. Il s’agit d’une bricole que j’ai eue en cadeau à un fournisseur. Il ne fonctionne plus. Je le dépose au vestiaire en disant :

-         On m’a dit de vous le donner, tenez je vous le donne.
-         Si vous ne prenez pas un ticket, je ne pourrai pas vous le rendre.
-         Eh bien gardez le. 

Pendant que je m’éloigne, la brave demoiselle me regarde d’un air ahuri. Elle ne sait pas encore quel cadeau empoisonné, je viens de lui faire. 

            Heureusement, au festival, tout le monde ne va pas voir les films. Ce serait impossible. Il y a plus de vingt mille accrédités. Les activités sont multiples. Certains viennent faire des affaires, vendre, acheter des films. C’est l’occasion de se donner des rendez-vous pour finaliser des contrats. D’autres viennent se montrer dans l’espoir d’attirer l’attention d’un producteur ou d’un réalisateur. D’autres encore viennent pour faire la fête ou pour draguer. La chasse aux cocktails et aux soirées privées est leur sport favori. Les dragueurs sont aux anges « les gazelles » pullulent. Puis, il y a ceux qui cherchent les stars. Ils poireautent aux pieds des marches et devant les grands hôtels. Il y a une autre astuce, l’entrée des artistes qui est située derrière le palais. La dernière fois que j’ai emprunté cet accès pour sortir, les photographes mitraillaient un gars sans doute célèbre, mais je ne le connaissais pas. Je n’avais pas le temps d’attendre. Je passais devant la star, au moment où un photographe déclencha son flash. L’homme se mit à jurer. C’est ma trombine qui était sur la photo. Imperturbable, je poursuivais mon trajet. 

           
Cannes, c’est aussi un lieu de surprises.
 


Ma plus belle rencontre à Cannes
 

            Mai 1987, le soir de la projection officielle de « Pierre et Djemila » de Gérard Blain. J’étais invité à la soirée sur la plage. En me servant des toasts, je me retrouvai à côté d’un monsieur vêtu d’un smoking blanc. Nous échangeons quelques mots et nous nous présentons.

Je m’appelle Jacques Demy, me dit-il. Nous avons discuté pendant une demi heure. C’est comme ça que je sais que « Une chambre en ville » était son film préféré parmi ceux qu’il avait réalisé. 


Une rencontre insolite
 

            A l’époque, l’ancien palais existait encore. On y projetait les films de la quinzaine. Je me rends aux toilettes avant la projection. Je me retrouve à côté d’un grand gaillard portant un uniforme bardé de médailles. Comme je n’aime pas les militaires, je le regarde d’un air méprisant et je regagne ma place dans la salle. Je suis à peine installé, qu’un projecteur s’allume et éclaire au balcon un personnage. Je reconnais mon militaire aux médailles. On nous le présente. Il s’agit d’Aldrin, l’un des trois astronautes qui ont marché sur la lune.


 

Deux jeunes filles esseulées

 

            C’est la tradition à Cannes qu’il y ait un cocktail ou un repas après la projection officielle. Pour « La vie rêvée des anges », tourné à Lille, Le producteur n’y a pas manqué. Les jeunes comédiennes débutantes, inconnues encore pour quelques jours, étaient seules et désorientées. ¨Personne ne s’intéressait à elles. Des gens du Nord les ont invitées à leur table. Natacha Régnier et Elodie Bouchez n’auront sans doute pas oublié ce geste chaleureux.

 

 

            Il y a donc des dizaines de façons d’appréhender le Festival de Cannes. On peut en revenir extrêmement fatigué ou au contraire très détendu. A chacun de voir…

 (Les photos de cet article sont de Francis Campagne).

 

Daniel Granval

Mai 2008.

Partager cet article
Repost0